Une exposition sensorielle captivante
Chaque mois, le centre d’exposition de la Banque Populaire Atlantique devient un espace dédié à l’art, accueillant divers artistes. En ce mois de mai, six créateurs partagent les murs en pierre de cet endroit.
Un endroit à découvrir
Malgré un nombre restreint de visiteurs, on peut noter que la devanture d’une banque n’incite pas vraiment à explorer l’intérieur. Cependant, une fois la porte franchie, l’espace calme et éloigné de l’animation du quai vaut le détour.
Formes et émotions
Ici, le mélange se fait entre le classique et le contemporain, le surprenant et l’imaginaire. Les deux espaces en duplex s’avèrent très pratiques ; bien qu’il n’y ait pas de thème unique, la variété des œuvres est frappante et pourrait mériter des expositions individuelles. Cette richesse apporte aussi des découvertes nouvelles à chaque pas. « Nous sommes familiers avec cet univers et cette exposition présente nos dernières œuvres », déclare Mickelina Mancini.
On peut s’attarder sur les voiles de bateaux qui se croisent ou sur les peintures de chevaux réalisées par Kat, dont les touches précises créent des reflets lumineux hautement sensibles. Ces représentations, bien que réalistes au premier abord, deviennent au fil de l’exploration profondément poétiques.
Art plastique intrigant
Après avoir admiré la fourmi et l’araignée géantes de Gérard Vauselle, les yeux s’élargissent devant ses bustes provocateurs, à la fois légers et sensuels. « Fabriqués à partir de matériaux récupérés », précise la fiche technique, ce qui peut susciter une réserve face à un fessier galbé que l’on aurait envie de toucher.
Avant de monter à l’étage, un mur entier présente les rêveries de Mickelina Mancini, dévoilant son monde de fantasmes et de rêves. Certaines de ses toiles, évoquent le style de Klimt, probablement en raison de cette dorure qui transcende des personnages féeriques et de ces animaux assemblés dans des compositions improbables.
Silhouettes mystérieuses
La montée de l’escalier mène à une autre découverte : l’imaginaire étrange de Maeri. Des tableaux sur bois à la peinture épaisse et sombre mettent en scène des silhouettes de femmes et d’enfants, laissant planer une atmosphère dérangeante. Un silence lourd semble envelopper l’espace ; les personnages, le dos tourné, semblent n’attendre qu’une interaction pour se retourner. « Le non-dit est ce qui demeure silencieux », murmure Maeri.
Au premier étage, sous les poutres, on reconnaît immédiatement le style de Marie-Luce Férréol qui expose ses nombreux portraits aux pastels flous empreints d’une poésie nostalgique. Chaque portrait, souvent dédié aux femmes dans des moments de vie, allie travail à la spatule ou au couteau sur huile, inspiré de ses voyages au Maroc et en Italie.
Finalement, le deuxième sculpteur de cette exposition, Patrice Kauffmann, présente des œuvres épurées en pierre dure où se dégage parfois une ambiance africaine dans les postures. La finesse de la roche, en permettant à la lumière de glisser sur les formes, crée une atmosphère fascinante. Sur la photo, un portrait en pierre du Lot intitulé « Miss » illustre parfaitement la signature de l’artiste, qui réside dans ce département.
Informations pratiques
L’exposition est accessible jusqu’au 30 mai, de 11h à 19h, avec entrée gratuite.
Lieu : Salle d’exposition de la Banque Populaire, 18, rue du Traict, Le Croisic.
Les artistes sont présents pour vous accueillir, ajoutant une touche conviviale à l’événement.
