Des pêcheurs et acheteurs en colère
Ce mardi après-midi, les pêcheurs et les détaillants se sont réunis à la criée du Croisic après l’annonce de la fermeture le dimanche. Ils expriment leur mécontentement face à une décision qui, selon eux, a été prise sans concertation et qui pourrait mettre en danger leurs activités.
Annonce inattendue
Les acteurs de la criée ont été informés de la fermeture dominicale, effective après le 28 avril, de manière inattendue. Certains l’ont découverte par bouche à oreille, d’autres via le site internet de la criée ou par un crieur. Bien qu’il soit mentionné qu’un bureau de consultation devrait être consulté, les représentants des poissonniers et des pêcheurs, François Grandjeann et Thierry Evain, affirment ne pas avoir été mis au courant.
Une réunion nécessaire
Daniel Legall, président de la Corepem, a assisté à la réunion, en compagnie d’une douzaine de poissonniers venus de la Presqu’île, ainsi que de Nantes et d’Orvault. Selon eux, cette décision a de graves conséquences sur la pêche, le commerce de détail et les consommateurs.
Les raisons invoquées
Max Palladin, directeur de l’exploitation de la criée, a justifié la fermeture dominicale par le fait que « le volume ne justifie pas la mobilisation de personnel sur six jours ». Toutefois, les participants à la réunion soulignent que le lundi est généralement consacré au nettoyage, ce qui mobilise trois personnes pendant deux heures.
Les conséquences sur le commerce
Pour les poissonniers, cette décision est catastrophique : « la langoustine représente 40 à 50 % de nos ventes ». Ils s’interrogent sur la façon de répondre à leurs clients qui souhaitent acheter des langoustines vivantes le dimanche, et notent que beaucoup de leurs clients ne sont pas intéressés par la langoustine congelée.
Des chiffres inquiétants
Les professionnels évoquent des chiffres de l’année précédente, considérée comme moyenne, révélant qu’ils ont enregistré 26 tonnes de langoustines pendant 20 dimanches, représentant un chiffre d’affaires de 280 000 €. Avec une taxe de 8,5 %, la criée a perçu 23 800 € de cette vente.
Les petits acheteurs en difficulté
Bien que les intérêts des poissonniers et des pêcheurs soient parfois opposés, ils s’accordent cette fois sur un même point : maintenir l’ouverture du dimanche. Ils ignorent les propositions d’achats directs et s’inquiètent que cela affaiblisse le marché traditionnel de la criée.
Les implications potentielles
La peur est que la fermeture du dimanche préfigure d’autres fermetures éventuelles les jours fériés et en basse saison. Les acheteurs avertissent que le rôle de Palladin devrait être de soutenir les bateaux locaux, et non de diminuer l’infrastructure solide qui existe.
Un appel à la qualité
Interdire la vente des langoustines le dimanche revient à ignorer le travail acharné des pêcheurs. Ces derniers rappellent leurs efforts pour maintenir la criée en activité, l’importance de leur équipement spécialisé pour garantir des produits de qualité, et soulignent que la criée représente le seul marché vivant du littoral.
Ils soulignent également leur conformité aux cahiers des charges de qualité, et cette décision pourrait être démoralisante face aux efforts qu’ils ont investis.