Un regard sur la situation actuelle au Croisic
Deux ans après le début de la nouvelle mandature municipale, le site lecroisic-info s’est entretenu avec Eric Mahé, candidat à la mairie sur une liste dissidente de la majorité de Christophe Priou, en opposition à celle conduite par Michèle Quellard. Cet homme de terrain, ayant occupé diverses fonctions municipales, constate que la vie politique du Croisic est encore marquée par les conséquences de la campagne de 2008. Il dépeint une ville en déclin, dont l’équipe municipale peine à trouver des solutions aux problèmes importants. Eric Mahé plaide en faveur d’un développement touristique cohérent et d’un solide plan pour retenir et installer les jeunes actifs dans la commune.
Un profond attachement à la Presqu’île
À 55 ans, dont 32 passés au Croisic, Eric Mahé est toujours animé par sa passion pour sa commune. « C’est un cadre exceptionnel ! » déclare-t-il, ajoutant qu’il est également passionné par la politique locale, ayant déjà exercé trois mandats, dont une période sous Christophe Priou comme adjoint au maire en charge des sports et de la jeunesse, « un poste inédit à l’époque ». Avec l’annonce du départ du maire pour Guérande il y a deux ans, il a décidé de se porter candidat, marquant le début d’une fracture dans la droite locale.
Une fracture à droite non résorbée
Eric Mahé considère que la rupture au sein de la majorité est en grande partie liée à une succession mal préparée de Christophe Priou. « C’est vraiment regrettable ! Un an avant les élections, nous n’étions pas enthousiastes à l’idée de repartir. Les rumeurs de son départ et de sa succession ont créé de la confusion. Après réflexion, j’ai décidé de me présenter, et son visage a blêmi », se souvient-il. Il souligne aussi le manque d’opposition au conseil municipal, ce qui a entraîné des divergences au sein de la majorité, soulignant que sa liste avait des propositions différentes pour Le Croisic.
Les séquelles d’une campagne difficile
Cette campagne a laissé des cicatrices, comme en témoigne la difficulté actuelle à dialoguer avec la majorité. « Ce fut une campagne douloureuse ! Les citoyens ont mal compris la nécessité de deux listes. La principale question était : qu’est-ce qui nous distingue ? Ensuite, il y a eu des attaques personnelles, rendant la situation tendue. Il persiste des rancœurs des deux côtés », explique Eric Mahé, regrettant de ne pas avoir pu convaincre les Croisicais de leur vision pour l’avenir de la commune.
Vers un apaisement
Cependant, avec ses amis de la liste et l’association « Mieux vivre au Croisic », Eric Mahé aspire à l’apaisement. « Je ne regrette pas cette campagne ! Christophe Priou a tendu la main à Michèle Quellard, et son succès en tant que maire a conduit les gens à le suivre. Nous devons regarder vers l’avenir. Il avait besoin d’un nouveau défi, et je n’oublierai jamais le travail que nous avons accompli ensemble », conclut-il.
Des choix cruciaux à faire
Eric Mahé manifeste son inquiétude sur plusieurs sujets essentiels. « Le Croisic, petit port de pêche et station balnéaire, est sur une pente glissante. Notre population a chuté de 4487 à 4090 habitants, il y a 500 biens immobiliers en vente, et des commerces ferment leurs portes », souligne-t-il.
Sur le tourisme
Il se dit contre la municipalisation de l’Office du Tourisme et son nouvel emplacement. « Nous prônons le maintien d’une permanence devant la gare et un O.T sur le port. L’équipe municipale ne doit pas se concentrer uniquement sur leurs locaux. Nous proposées des journées durant lesquelles les quais seraient piétonniers pour permettre aux visiteurs de profiter des lieux. Il est essentiel de soutenir le développement local, car plusieurs restaurants et cafés éprouvent des difficultés. »
Circulation et infrastructures
Concernant la circulation, Eric Mahé estime qu’un plan global est indispensable : « La situation est catastrophique ! Il faut plus de réflexion concernant le Plan Local d’Urbanisme. Nous devons développer les infrastructures pour les piétons et les cyclistes. Le tour de côte est dangereux. Il y a besoin d’une volonté politique pour effectuer ces changements. »
Culture et vie associative
Il appelle également à soutenir davantage le tissu associatif local. « La commune doit les appuyer. Il ne faut pas proposer des spectacles sans discernement, notre dernière pièce de théâtre n’a pas attiré un large public et cela entraîne des coûts pour la municipalité. »
Les enjeux de la pêche
Tout en reconnaissant les efforts de la municipalité pour sauvegarder la criée, il critique le temps que cela a pris. « La méfiance envers le Conseil Général a ralenti les discussions avec La Turballe. La pêche est en déclin au Croisic, passant de 85 bateaux à seulement une trentaine ; la criée est déficitaire. Je comprends que les pêcheurs cherchent à vendre au meilleur prix ailleurs. Je reste sceptique quant à la viabilité de conserver à la fois les criées du Croisic et de La Turballe. »
Logement et ressources humaines
Il met également en avant la problématique du logement, notamment pour les travailleurs du Croisic qui sont contraints de vivre ailleurs. « Même le personnel municipal ne réside pas ici. La population est attachée à sa commune, et il est impératif de trouver des solutions pour faciliter leur installation. Il est essentiel de préempter les terrains pour favoriser cette implantation. »
De plus, les conseils d’Eric Mahé sur la gestion du personnel soulignent l’importance de traiter chaque employé avec respect. « Il faut éviter de maintenir un climat de tension et se concentrer sur la recherche de compétences dans divers horizons pour les postes clés. »
Regard vers l’avenir
Bien que l’avenir de l’opposition de droite soit incertain, pour Eric Mahé, l’important est de rester concentré sur l’avenir du Croisic. « Qu’est-ce qui se passera dans les quatre prochaines années, qui peut le dire ? Il est encore trop tôt pour discuter de mes ambitions personnelles. Seul le bien de la commune compte. »
Auteur : Yoann Daniel | 01/05/2010 | 12 commentaires
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