Batz : Des résidents s’opposent à la création d’un nouveau poste de secours

Batz : Des résidents s’opposent à la création d’un nouveau poste de secours

Les travaux pour le nouveau poste de secours à Batz-sur-mer ont démarré fin janvier. Cependant, quatorze riverains ont saisi le tribunal administratif, qui n’a pas encore rendu sa décision. Le juge des référés est attendu pour se prononcer le 19 février.

Appel à la suspension des travaux

En attendant la décision du juge, les riverains ont publié un communiqué (partiellement reproduit ici), demandant au maire de mettre un frein à la construction du nouveau centre de secours. Ils déclarent : « Nous, riverains, demandons à Madame le Maire et aux élus de se rassembler en urgence pour arrêter les travaux et annuler le projet. »

Ils affirment être dans une situation d’urgence. Après avoir déposé un cahier de doléances, lancé une pétition, écrit une lettre ouverte, et introduit un recours gracieux sans réponse de la municipalité, quatorze riverains ont saisi le tribunal administratif en janvier 2011. À ce jour, aucune décision n’a été prise. Comme la requête n’est pas suspensive, les travaux ont commencé de manière fulgurante le 28 janvier. L’avocat des riverains a donc initié une procédure de référé – suspension.

« Le juge des référés devrait rendre son jugement le 19 février. Les travaux prévoyant un coulage rapide de la dalle de béton et la livraison de grands blocs de béton ont été retardés, puis suspendus suite à la demande de référé », ajoutent-ils.

A lire également :  Interdiction de la pêche aux coquillages dans la Baie de Pont-Mahé, commune d’Assérac, jusqu’à Batz-sur-Mer (baie de la Govelle), y compris l'île Dumet

Oui à un poste de secours, mais pas dans cette forme

Les riverains précisent qu’ils ne sont pas contre l’idée d’un poste de secours, mais ils s’opposent à ce projet qu’ils qualifient de démesuré : « un blockhaus de 45 m², haut de 4,50 m, ce qui équivaut à environ 6,50 m depuis la plage en contrebas du remblai ».

Ils jugent qu’une construction durable pour un poste de secours qui n’opère que deux mois par an, avec des coûts exorbitants de construction et d’entretien, n’est pas justifiée. Ils demandent plutôt « une intégration harmonieuse du poste de secours sur la terrasse de la plage Valentin, pour respecter ce cadre naturel exceptionnel et tenir compte de son utilisation saisonnière ».

L’association Decos, spécialisée en urbanisme et environnement, souligne que « concernant la loi littorale, il s’agit d’une dérogation de service public et qu’elle n’est pas non-conforme ». Elle considère cependant que c’est « une erreur esthétique » et regrette le manque de concertation. Decos aurait préféré un bâtiment plus petit, moins onéreux, construit avec des matériaux naturels, et démontable, comme celui du bar de la plage. Ils souhaitent également que soit examinée la possibilité de mutualiser les ressources, par exemple avec l’école de voile.

Un projet problématique

La municipalité a informé que le projet avait été élaboré en collaboration avec les représentants des services de secours (SNSM et Pompiers). Le projet de construction est censé répondre aux besoins d’un poste de surveillance en surplomb de la plage, d’installations sanitaires pour le public et d’espace de travail pour les secouristes. Cependant, les riverains soulignent que cela « restreint considérablement l’accès aux équipements de secours. En cas d’incendie, comment un gros camion de pompiers pourra-t-il accéder à la partie est de la plage ? »

A lire également :  Le Croisic n’a toujours pas obtenu le statut de catastrophe naturelle !

Ils se plaignent également de n’avoir « jamais été consultés et entendus ». Ils déplorent un « projet verrouillé qui ne peut plus être discuté ». Ils notent qu’il leur est interdit d’accéder à une copie du plan sans l’approbation du maire, demande qui n’a jamais été satisfaite. « La municipalité déclare que notre saisine du tribunal administratif est irrecevable », ajoutent-ils. Ils s’interrogent : « La municipalité redouterait-elle une décision du tribunal sur le fond du dossier ? Il est crucial que ceux qui s’opposent à ce projet puissent présenter leurs arguments devant un tribunal. »

Un projet dangereux

Les riverains indiquent que « la mairie affirme que le mur soutenant le remblai possède des fondations. Aucun expert n’a été mandaté pour évaluer ce mur sur place ».

Ils affirment que « le remblai n’a pas été conçu pour la circulation des véhicules ni pour la construction d’un bâtiment en raison de sa structure et de sa fragilité. Le sol est instable. Le mur de soutien, déjà affaibli, n’est pas en bon état. Ses fondations, qui reposent sur du sable, supportent un mur initialement conçu pour résister aux forces de la mer. Malgré les dégradations, seul le remblai a été renforcé, ce qui laisse entendre que le mur n’a pas été conçu pour supporter une poussée interne. Ce projet représente donc un risque potentiel. »

La dépense

« Les contribuables de Batz-sur-mer doivent également être informés des coûts : 259 000 € (à confirmer), sans compter les frais pour la remise en état du site en cas de condamnation de la commune, ni les frais de justice associés. Cette dépense est-elle réellement justifiée ? » interrogent-ils.

A lire également :  Batz-sur-Mer : La montée des Marées

Laisser un commentaire