Réunion de quartier à Kermoisan et Roffiat : des relations de voisinage tendues avec les gens du voyage
Deux semaines après avoir échangé avec les habitants de la Govelle, les élus de Batz ont convié, mardi soir, les résidents des villages de Kermoisan et de Roffiat à discuter des préoccupations locales et des actualités de la commune. La sécurité routière et les aménagements des voies ont été des thèmes majeurs lors de cet échange constructif. Toutefois, à Kermoisan et ses environs, ce sont les gens du voyage qui représentent un défi majeur, avec la prolifération des campements, des occupations illégales, des branchements illégaux et des relations détériorées avec les riverains. La tension monte et la municipalité, avec des moyens limités pour intervenir, doit compter sur la solidarité de la communauté.
Une colère grandissante parmi les habitants
Les résidents de Kermoisan expriment une colère croissante face à l’installation impunie de caravanes sur des terrains voisins. Depuis la dernière rencontre annuelle avec la municipalité, un huitième camp est apparu. « Chaque année, un terrain de plus ! Ce n’est plus viable. Que fait la commune pour remédier à ce problème ? », s’indigne Pierrick Mouilleron, ancien adjoint au maire sous Pierre Le Berche, agissant ici comme porte-parole des habitants. « C’est un souci que nous connaissons bien ! Pour notre part, nous sommes engagés dans des actions judiciaires. Cependant, nous ne sommes plus consultés pour des questions comme les branchements électriques. Il revient aux propriétaires de sécuriser l’accès à leurs terrains. Je félicite les efforts réalisés cette année. La solidarité est essentielle », répond Danièle Rival.
Appel à la non-stigmatisation et préoccupations environnementales
Cependant, le maire incite ses concitoyens à éviter des jugements hâtifs et stigmatisants. Plusieurs contrôles sanitaires ont été effectués, notamment sur la gestion des déchets et le traitement des eaux usées. « Nous n’avons rien découvert qui justifie des accusations d’atteinte à l’environnement, malgré nos recherches approfondies. Certes, nous avons aperçu des machines à laver avec des systèmes d’évacuation sommaires », ajoute Didier Chossat, adjoint au maire en charge de la sécurité et de l’intercommunalité. À cela, Danièle Rival mentionne que certains forains ont même présenté des factures très élevées de pressing.
La sécurité électrique en question
La question de la sécurité des branchements électriques demeure un problème majeur. Réalisés de manière sauvage, ces branchements ont mis en danger les riverains à maintes reprises. Câbles suspendus, prises illégales sur des poteaux sans protection, fils à même le sol ou à peine enterrés… L’accident est imminent. Malheureusement, la mairie se retrouve dans une position d’impuissance, surtout lorsque EDF ou d’autres fournisseurs d’électricité installent des compteurs et disjoncteurs temporaires. « Au moins, cela offre un peu plus de sécurité », remarque Didier Chossat. Danièle Rival ajoute : « Je déplore la situation avec EDF ». De son côté, M. Decaux, directeur général des services, mentionne : « Il existe des procédures judiciaires pour retirer les fils dangereux et pour d’autres cas. Nous sommes dans un état de droit, pas dans une zone de non-droit ! ».
Questions de vente et d’acquisition des terrains
Le sujet de la vente et de l’acquisition des terrains par les gens du voyage est également soulevé, et chacun semble y avoir sa part de responsabilité. « Lorsqu’un propriétaire vend son terrain, il doit en informer la mairie pour que celle-ci puisse envisager son acquisition, et non les forains. C’est ce que nous faisons systématiquement. Mais il faut être clair, les terrains doivent être estimés, et la mairie ne peut pas égaler certaines offres des gens du voyage. Notre but est de les dissuader d’acheter », affirme le maire. Le DGS soulève également des pratiques implicites : « Évidemment, nous ne paierons pas de dessous de table… ».
Problèmes d’accès et réaménagements
Pierrick Mouilleron aborde la question des accès aux terrains. En réaménageant certains chemins pour le confort des usagers, la commune a facilité l’accès à ces voies pour les véhicules. Cependant, Danièle Rival rappelle que, concernant « l’affaire Dufresne », la commune est déterminée à poursuivre la procédure judiciaire, avec le soutien du procureur de la République. « Dans cette situation, nous avons eu le courage de les rencontrer. Ils menacent de porter plainte contre nous à la HALDE pour racisme et discrimination ».
Autres sujets en discussion
Parmi d’autres sujets abordés, le maire a présenté l’étude réalisée par la DDE concernant la RD 245, laquelle est disponible à la consultation en mairie. Les premiers travaux prévus concernent la sécurisation des carrefours. En ce qui concerne le plan de circulation global, un comité de pilotage se réunira le 25 octobre.