Puigaudeau : Débat sur un budget transparent et équilibré
Le conseil municipal du Croisic a voté ses budgets lors de la réunion de lundi soir. L’opposition a exprimé des revendications depuis un bon moment, demandant l’établissement d’un budget annexe spécifique pour le projet du Puigaudeau. Gérard Lecam, adjoint aux finances, a enfin présenté cette proposition, suscitant de nombreuses interrogations.
Éléments essentiels du projet Puigaudeau
Pour rappeler les enjeux du projet Puigaudeau, la Ville a acquis un terrain comprenant à la fois des zones constructibles et inconstructibles. Ce projet prévoit la revente de parcelles destinées à des constructions pour l’accession à la propriété, du logement social, et l’extension du Centre de Saint-Jean-de-Dieu.
Débat sur la méthode de calcul
Françoise Thobie a ouvert la discussion sur la méthode d’évaluation du prix, s’opposant à l’usage d’un prix moyen. Selon elle, « le prix doit être constitué du coût du terrain constructible additionné du coût de viabilisation ». Elle critique donc le prix moyen proposé de 52,50 €, le qualifiant de« subterfuge pour minimiser le coût de revente des terrains ! ». En réponse, le premier adjoint défend son approche : « Nous avons choisi la moyenne, car cela permet aux jeunes de s’installer dans la commune. À 52,50 €, ils peuvent rester, alors qu’à 80 €, ils partent. » Ce à quoi Françoise Thobie rétorque que les négociations « ont été mal conduites », ce qui provoque un tollé parmi la majorité.
Critiques sur la sincérité du budget
Françoise Thobie souligne également une règle de comptabilité publique stipulant qu’un budget doit être « sincère et équilibré ». Elle met en avant le coût de l’équipement médico-social à 1503 K€, qu’elle considère inexistant et qui, selon elle, est maintenu pour masquer un déséquilibre budgétaire.
Le maire rappelle le travail réalisé au préalable avec l’établissement médico-social : « Cela a pris près d’un an et ils étaient sur le point de déposer leur permis. Ne dites pas que nous avons réservé 5800 m² pour le plaisir ! Si l’ARS valide le projet… ». Cependant, des préoccupations émergent : « Saint-Jean n’achètera pas à 255 €/m². » Le maire se défend face à cette affirmation, en encourageant la discussion sur le prix réel attendu sur le Croisic.
La question de la réserve foncière
Des inquiétudes subsistent quant à la capacité à vendre ces terrains, et les élus interrogent le maire sur la possibilité de les requalifier en réserve foncière. « Bien sûr, une légère modification du PLU serait nécessaire, nous pourrions envisager de construire 15 ou 20 petites maisons dans un an ou deux », répond le maire. « Cependant, cela coûterait plus de 255 €/m² », rétorque Françoise Thobie.
Position du trésorier municipal
Jean-Jacques Le Guyader, trésorier principal de La Baule, a été invité à donner son avis. Il a fait part de sa compréhension des préoccupations exprimées, précisant que « rien n’interdit d’élaborer un prévisionnel jusqu’en 2015. La sincérité du budget de 2013 est discutable, mais je pense qu’il est sincère. »
Et maintenant ?
Après la rencontre hebdomadaire du conseil municipal, un article dans Presse Océan a rapporté qu’un courrier informant que Saint-Jean de Dieu ne procédera pas à l’achat a été reçu en mairie. Suite à ces échanges intenses et typiques du Croisic, la question de la sincérité demeure au cœur des débats : la sincérité du budget, celle de la communication du maire sur les développements de l’achat, ainsi que celle de l’acquéreur qui, conscient de l’importance du projet, n’a pas pris la peine de prévenir le maire avant d’envoyer son courrier. En matière de comptabilité, d’affaires ou de vie quotidienne, parvenir à un équilibre sincère n’est pas toujours aisé.