Un jeu de poker menteur captivant entre Gérard Le Cam et René Le Roux lors de la criée

Un échange surprenant entre Le Cam et Le Roux

À seulement 48 heures d’intervalle, les conseils municipaux du Croisic et de La Turballe ont donné lieu à un dialogue inattendu entre l’adjoint principal, représentant la rive droite, et le maire, futur président de la SEM, représentant la rive gauche. Alors que l’adjoint abordait le sujet avec une gravité manifeste, le maire affichait un sourire épanoui. Lorsqu’il affirme que la criée du Croisic peut survivre, son interlocuteur ne pense qu’à une vaste criée unique à La Turballe. Et quand l’adjoint critique la gestion de la CCI, le maire se félicite des résultats de la régie municipale.

Une victoire pour René Le Roux

Il est évident que la partie de poker a largement favorisé René Le Roux. Doté d’un jeu solide, il a su bluffer judicieusement. Au Croisic, il est possible que l’on ait trop tendance à miser et à faire des annonces grandioses. Néanmoins, l’avenir semble incertain pour la criée du Croisic, que René Le Roux n’hésite pas à dépeindre sous un jour pessimiste devant ses conseillers : « C’est une pure logique économique qui indique que Le Croisic va disparaître ! Même les mareyeurs fuient Le Croisic. Aujourd’hui, La Turballe est en pleine croissance et prospère, contrairement à Le Croisic ! On ne va pas s’en plaindre ». Mais le maire de La Turballe, tout en savourant sa victoire, insiste sur l’importance de la solidarité : « Il est vital de se montrer solidaires avec Le Croisic ! D’ailleurs, tous encouragent les pêcheurs croisicais à vendre dans leur boutique ».

A lire également :  Modélisme Maritime

Les défis pour Gérard Le Cam

Il devient alors délicat pour Gérard Le Cam de transmettre un message d’optimisme aux élus du Croisic. En effet, en sous-entendant cela, les conseillers du Croisic réalisent qu’ils vont devoir se battre pour maintenir un point de débarquement dans leur commune. Pire encore, à La Turballe, des doutes émergent quant à la validité de créer une SEM. M. Robin, un élu de l’opposition, n’hésite pas à poser la question : « Avec les résultats favorables de la criée de La Turballe cette année, était-il judicieux de s’engager dans une SEM avec Le Croisic ? ». René Le Roux lui répond triomphalement : « C’est vous qui m’y avez un peu incité. Moi, j’ai toujours cru en la criée de La Turballe ! Mais il est nécessaire de maintenir une seule criée dans le département, et le Conseil Général s’engage en ce sens ». Il ajoute : « Pour nous, c’était plus simple car nous avions le même concessionnaire pour la criée et le port de plaisance. Au Croisic, la dynamique était différente. Mais je ne tire aucune gloire particulière de cette situation ».

Les rivalités politiques en toile de fond

Pour Gérard Le Cam, il est tout aussi évident que les difficultés rencontrées par Le Croisic proviennent en grande partie de leurs adversaires, face à un contexte de rivalités politiques et historiques. L’adjoint à Michèle Quellard, qui siègera au sein de la SEM, assure : « La criée sera opérationnelle le 3 janvier 2011 ». Cette vision à court terme est rapidement critiquée par l’opposition. Il est clair que la majorité municipale du Croisic a énormément misé sur une issue favorable dans ce dossier économique crucial et qu’elle est désormais à la recherche d’une issue de secours. Tout en capitalisant sur un bénéfice exceptionnel de sa criée, René Le Roux ajoute : « Nous laisserons au département le soin de gérer les problèmes financiers et administratifs. La SEM ne peut pas intervenir dans ce domaine. En revanche, le déficit et les emprunts de la CCI du Croisic, cela relève de la SEM ».

A lire également :  Exposition 2012 du Club de Modélisme à La Turballe et Mesquer

Une situation délicate pour Le Croisic

Des négociations sont en cours, mais en écoutant attentivement les discours des deux parties à leurs administrés, on peut se demander ce que Le Croisic a réellement à négocier. Son histoire, sa culture, sa tradition et sa gloire passée semblent bien légères face au pragmatisme économique, même s’il revêt une nuance socialiste à La Turballe. Entre rive droite et rive gauche, un parfum de revanche ou au moins un compromis commence à se dessiner : les touristes au Croisic, les pêcheurs à La Turballe ?

Laisser un commentaire