La commune sacrifice son patrimoine au profit de son développement

Un choc pour les élus et les habitants

Surpris, les élus qui n’étaient pas au courant ; médusés ceux qui pensaient assister à de simples annonces ; et choquée, une grande partie du public présent. En annonçant la mise en vente imminente de la salle des fêtes, de la maison des associations, et surtout de l’emblématique Hôtel d’Aiguillon (ancien hôtel de ville), Michèle Quellard a clairement opté pour des décisions audacieuses et sans compromis. Bien qu’elle conserve la salle Jeanne d’Arc, il est évident que son regard est tourné vers l’avenir. Un choix difficile et risqué.

Un mandat marqué par des décisions controversées

Les vœux du maire en 2011 marqueront assurément le parcours de Michèle Quellard. Les décisions qui y ont été annoncées provoquent une multitude de réactions, notamment en matière d’urbanisme et de gestion patrimoniale. De nombreux élus d’opposition, de toutes tendances politiques, ont été confrontés à ces annonces inattendues. Cependant, Michèle Quellard a affirmé sa volonté de prendre en main ce dossier sensible lié à la criée, en marquant la politique municipale et le futur de Croisic de son empreinte.

La question de la consultation populaire

Cependant, en examinant ces projets et décisions, on peut s’interroger sur le processus de concertation avec les citoyens. Quel avenir pour le PADD, fraîchement présenté il y a quelques semaines et aujourd’hui obsolète, alors qu’il était censé cadrer l’évolution de Le Croisic pour les quinze prochaines années ? En multipliant les annonces pour apaiser le public, il se peut que les véritables enjeux soient éludés, jusqu’à ce que les citoyens ne tolèrent plus ces manigances.

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Des changements inévitables pour les Croisicais

Michèle Quellard assume ses responsabilités, et les résidents de Croisic devront s’habituer à ces évolutions inattendues… À l’exception de l’association « Le Croisic Solidaire », qui avait déjà annoncé, dès le début de son mandat, la vente de l’Hôtel d’Aiguillon. Une belle prémonition…

Des équipements à venir

Il n’y aura ni logements, ni bureaux à proximité de l’Intermarché, mais plutôt une nouvelle salle. Michèle Quellard a souligné son fierté concernant le faible pourcentage de logements sociaux à Le Croisic, avec seulement 9,5 % (bien en-deçà des 20 % imposés par la loi SRU), ce qui fait de la commune un modèle sur la côte. « La Maison des associations est trop petite pour rassembler toutes les activités associatives. Le Croisic bénéficiera donc d’un nouveau complexe, que j’ai désigné sous le nom de Forum. Nous abandonnerons le projet coûteux d’une salle culturelle. Ce Forum comportera plusieurs salles de différentes tailles, adaptées aux associations, aux particuliers, ainsi qu’à la municipalité », précise-t-elle. Ce projet sera partiellement financé par un potentiel surclassement démographique et les fonds qui en découleront.

Valorisation du patrimoine existant

Bonne nouvelle : la municipalité prévoit de réaffecter les bâtiments hérités de Chapleau et la salle Jeanne d’Arc. Le premier sera rénové et converti en résidence pour artistes, tandis que la seconde deviendra un espace culturel destiné aux expositions, concerts et salons artistiques.

Des ventes controversées

Après avoir cédé des biens comme le Centre Médico-social à un promoteur pour la création de logements privatifs, et l’ancien Office de Tourisme vendu à un professionnel de santé, la commune met sur le marché certains de ses précieux actifs. L’Hôtel d’Aiguillon et la salle des fêtes, bien que lourds à gérer financièrement, nécessitent des investissements importants pour leur rénovation. En ce qui concerne la maison des associations, elle ne correspond plus aux besoins actuels avec l’émergence du projet « Forum ». « Notre patrimoine, bien qu’il soit une richesse pour notre ville, peut également représenter un handicap financier », conclut Michèle Quellard. La décision de vendre ces bâtiments historiques, qui font la renommée de Croisic, a suscité de l’émotion parmi les Croisicais présents lors de la réunion.

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Engagement pour l’avenir

Le maire a toutefois affirmé qu’elle veillerait à ce que le futur acquéreur respecte « des normes strictes concernant les monuments historiques ». Elle a également assuré qu’il serait facile de reloger les associations au sein du futur « Forum ». Elle justifie ses choix : « Pour financer nos projets sans augmenter notre endettement ni imposer une hausse excessive des impôts locaux, il est crucial de rationaliser et de réduire notre patrimoine. »

Son approche reçoit le soutien de Christophe Priou : « Ici, comme à l’échelle nationale, des choix difficiles doivent être faits. » Elle est également confortée par Yves Métaireau, président de Cap Atlantique et maire de La Baule : « Je n’ai jamais douté de vous, et je crois en votre succès. »

Une question qui demeure

Cependant, une question se pose : à quel prix ces biens seront-ils vendus ? La réponse se fera prochainement connaître dans les vitrines des agences immobilières.

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