Délibérations municipales en discussion
Lors de la réunion du conseil municipal de ce lundi, une dizaine de sujets ont été abordés, notamment les nominations des élus aux commissions. Cependant, un point de débat a particulièrement captivé l’attention : la rémunération des élus pour le nouveau mandat municipal. Une autre délibération a été retirée avant même d’être présentée, laissant le public, qui était venu en nombre, fort déçu.
Une salle pleine pour une importante réunion
La salle du conseil municipal ressemblait à celle d’un grand mariage, avec un nombre insuffisant de chaises, lors de cette troisième réunion du conseil. La deuxième délibération, centrée sur les indemnités des élus, a suscité des échanges vifs entre la majorité et l’opposition.
Règles établies pour la rémunération
La loi précise les règles régissant la compensation des maires, adjoints, et conseillers. En fonction de la taille de la commune (en termes de population), les montants des indemnités sont limités. Ainsi, pour Le Croisic, qui compte 4 124 habitants, le montant maximal pour le maire s’élève à 55 % de l’indice, tandis que pour chaque adjoint, il est fixé à 22 %. La rémunération totale est ensuite répartie à travers une enveloppe calculée par un coefficient appliqué à la valeur de l’indice (ici, le 1015, représentant 3 801,47 €).
Détails des indemnités pour Le Croisic
En effet, l’enveloppe disponible, après calcul, atteint 7 945,06 €, à laquelle s’ajoute une majoration de 15 % en raison du statut de chef-lieu de canton de Le Croisic. La rémunération du maire est donc à son maximum, tandis que celles des adjoints et subdélégués sont respectivement établies à 26 % et 17 % de celle du maire, laissant le reste à distribuer entre les conseillers. Cette situation pourrait être interprétée comme « un maximum pour le maire, une petite part pour les adjoints, et des miettes pour les conseillers ».
Une « libéralité » peu reluisante
Après un bref échange entre le maire et Françoise Thobie de l’opposition, Michèle Quellard a souligné que pour les autres conseillers, il s’agit d’une « libéralité ». La loi stipule que pour des communes de moins de 100 000 habitants, l’indemnité maximale ne peut pas dépasser 6 % de l’indice, soit 228,09 €, ce qui ne pose aucun risque pour Le Croisic. Toutefois, la délibération nécessitait un tableau précisant les indemnités individuelles, absent à cette réunion. Le maire a promis de le fournir, mais invoquant le code des collectivités, l’opposition a choisi de « refuser de prendre part au vote ». Pendant ce temps, la majorité a approuvé les indemnités et les « libéralités » sans opposition.
Un retrait décevant pour le public
La troisième délibération, initialement prévue, a été retirée. Le maire a expliqué que cela était dû à un manque d’informations. Le titre de cette délibération, qui portait sur la « Prise en charge exceptionnelle de titres de recettes » et mentionnait une somme de 37 371,69 €, a surpris le public. Bien qu’une liste de 17 titres ait été communiquée, aucun détail sur les montants ou les dépenses n’était présent.
Il s’agissait en réalité de demander au conseil municipal d’approuver la prise en charge de surplus d’indemnités versées par erreur par l’administration au cours du précédent mandat. Le maire a rappelé que le contenu des délibérations est confidentiel avant leur discussion, excepté à Le Croisic, où la radio locale Fréquence Quais est bien informée. Le public, en quittant la mairie, a exprimé sa frustration en prévoyant de revenir avec des pancartes.
Retour sur une ambiance tendue
À la fin de la réunion, Claude Decker a pris la parole pour déplorer l’ambiance et a rappelé que les élus ont été choisis pour défendre l’intérêt général et non pour se quereller sur des détails. La réponse immédiate de Françoise Thobie a été de défendre les droits de l’opposition, en demandant à Decker de garder ses leçons de morale pour un autre moment. Cela donne le ton pour une collaboration potentiellement tumultueuse entre la majorité et l’opposition à Le Croisic pour les six prochaines années.