Conférence : Les Origines de la Grande Guerre
475 jeunes hommes en provenance de Batz-sur-Mer ont pris le départ « sans savoir pour combien de temps », 96 d’entre eux sont gravés sur le monument aux morts, tandis que 13 ne figurent pas.
Xavier Trochu, qui s’occupe de l’étude de la Première Guerre mondiale à Nantes depuis plus de trois décennies, a partagé avec une profonde humanité comment l’Histoire s’est orientée, ces quinze dernières années, vers les soldats « des tranchées ». « Qui étaient ces individus ? », s’est-il interrogé. Longtemps racontée « par les officiers pour les officiers », la Grande Guerre, un siècle plus tard, appartient à l’ensemble des Français. Il pose également la question : « Est-il pertinent de commémorer 1914 ? » selon cet historien, « il n’est pas question de glorifier le conflit, mais de saisir l’union sacrée, celle des 8 millions de mobilisés envoyés aux frontières » (les classes de 1888 à 1918 ont été appelées durant ce conflit).
Les Raisons de l’Éclatement de la Guerre
Pour expliquer les raisons de l’éclatement de cette guerre, le conférencier a humblement reconnu la complexité de la découverte de la vérité, le poids des « écoles d’historiens », et la subjectivité de chaque interprétation. « La situation était telle que la guerre était inévitable, la question était simplement de savoir quand elle surviendrait », a-t-il souligné, mentionnant le piège croissant dans lequel se trouvaient les nations. Quelles sont les véritables causes ? Elles sont à la fois complexes et diverses, géographiques et contextuelles (il a fait référence à l’émission Le Dessous des Cartes), historiques (rentrant jusqu’à 1870), et a mentionné les « alarmes » tout en rappelant qu’auparavant, l’Angleterre était considérée comme l’ennemi héréditaire. Pourquoi les pacifistes n’ont-ils pas réussi à prévenir ce conflit ? Comment les tentatives d’entrave à la guerre n’ont-elles pas porté leurs fruits ?
La Mémoire et l’Engagement
Georges Cournil, représentant l’Union nationale des combattants, a inauguré la conférence en rendant hommage au travail colossal accompli par l’association de Batz, « il n’y a pas un jour sans qu’un ancien document d’archive, une vieille carte ou une inscription découverte dans un site isolé ne nous offre une nouvelle perspective ». Il a mis l’accent sur le fait que « notre démarche consiste à préserver la mémoire, cette mémoire collective qu’il est essentiel de retrouver, celle de ceux qui ont quitté leurs bourgades, leurs villages, leurs marais, ainsi que leurs familles, leurs femmes et leurs enfants, pour partir sans savoir combien de temps ils allaient combattre contre l’Allemagne, qui nous avait déclaré la guerre ».
La conférence a vu une faible présence de jeunes adultes; est-ce dû à un désintérêt pour l’Histoire ou au créneau horaire choisi (17h00) qui ne leur permettait pas d’y assister ?
Informations Pratiques
Le groupe d’initiative continue de rassembler tous types de documents, objets et témoignages ; toutes les contributions sont les bienvenues pour la préparation de l’exposition de 2014.
