Accord foncier : Divergences de méthode entre majorité et opposition

Un Conseil Municipal Déterminant

Le Conseil Municipal du Croisic était réuni ce vendredi soir pour décider d’une question cruciale : la Commune doit-elle procéder à l’achat d’une parcelle afin de constituer une réserve foncière ?

Un Constat d’Urgence

La Commune du Croisic fait face à un manque d’importantes parcelles disponibles pour l’urbanisation et a peu de réserves foncières. Une opportunité se présente actuellement d’acquérir une parcelle en zone AU. Faut-il saisir cette chance ou faire preuve de patience ?

Le Dossier en Question

La parcelle AT 275, dans le secteur Pierre Longue, d’une superficie de 17 042 m², est en vente et classée en zone AU, « à urbaniser ». La Commune souhaite acquérir cette parcelle, et l’Agence Foncière de Loire-Atlantique a donné son aval pour assurer son portage foncier, au tarif de 1 363 360 € TTC, net vendeur. Cependant, la Commune devra également couvrir les frais de portage annuels, estimés à 22 600 €.

Débats au sein du Conseil

Du côté de la majorité, il s’agit d’une occasion qu’il ne faut pas laisser passer, qualifiée de « l’une des dernières opportunités » d’accéder à une parcelle de cette dimension. Maryannick Rousset, adjointe à l’Urbanisme et au Patrimoine, souligne qu’il n’y a « pas de maîtrise possible de l’urbanisme sans maîtrise foncière ».

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Les Réserves de l’Opposition

Bien que l’opposition partage le même avis sur le principe, Françoise Thobie insiste : « Nous ne sommes pas contre l’idée de faire des réserves foncières », mais elle considère le coût trop élevé. Françoise Bally, agent immobilier au Croisic depuis de nombreuses années, juge cette opération comme un pari risqué qui ne concerne pas uniquement la municipalité. Selon elle, les opérateurs ne s’engageront pas à ces prix, en plus de l’obligation de réaliser 25 % de logements sociaux. En fin de compte, c’est la mairie qui a le dernier mot concernant le reclassement de la parcelle via une modification du PLU. « Nous avons donc le temps », conclut-elle.

Des Alternatives Évoquées

Françoise Thobie propose de finaliser d’abord le projet du Puigaudeau, arguant que pourquoi ne pas acheter des biens existants dans le Croisic et les rénover pour créer des logements sociaux favorisant la mixité.

Arguments de la Majorité

La majorité propose Emmanuel Mahé comme atout compétent pour soutenir leur argument : « Personne n’a l’intention de mettre la Commune en danger avec cet achat », affirmant que les biens privés, bien que de faible capacité, doivent être acquis. Les bailleurs sociaux estiment de leur côté que la réhabilitation n’est souvent pas rentable par rapport à la construction neuve.

Inquiétudes de l’Opposition

« Pourquoi ne pas utiliser en priorité le terrain adjacent à l’Intermarché ? » soulève l’opposition. La réponse de la majorité insiste sur des préoccupations liées à la densité et à l’impact de la proximité avec un centre logistique. Maryannick Rousset avance que les opérateurs privilégieront l’« équilibrage de leur projet », ce qui renforcerait l’attractivité pour les familles.

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Le Poids des Décisions

Le maire évoque les achats nécessaires pour les futurs petits Croisicais, alors que Françoise Thobie met en avant que dans le quartier du Puigaudeau, huit lots restent à vendre sur les 42 disponibles. Le ton monte alors que Gérard Le Cam, premier adjoint, souligne le manque d’initiatives extérieures pour attirer de nouveaux acquéreurs.

Incertitudes Économiques et Juridiques

Claude Deker avertit : « La marge est très étroite », et si la préfecture est pour le moment « bienveillante », cette situation pourrait changer, présentant des risques financiers et juridiques pour la Commune. Ainsi, la question du foncier devient primordiale.

Urgence d’Acheter ou Patience Stratégique

La Commune doit-elle opter pour la sécurité foncière maintenant ou attendre, ce qui pourrait entraîner la perte de la parcelle, puisqu’elle ne pourra pas préempter dans cette zone non réservée ? L’opposition estime qu’il est urgent … d’attendre, pointant un coût prohibitif et un faible risque de voir un engageur s’impliquer, compte tenu que c’est la Commune qui contrôle le PLU.

Conclusion

Le public a pu observer des échanges d’opinions divergentes dans une ambiance calme, notant que les élus, bien que divisés, débattaient d’un sujet capital pour l’avenir de la Commune. L’opposition a finalement voté contre ce projet.

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