L’A.D.D.E.V.A 44 lutte pour l’accès aux retraites anticipées et l’indemnisation des victimes de l’amiante.

L’A.D.D.E.V.A 44 : Un soutien essentiel pour les victimes de l’amiante

L’Association Départementale de Défense des Victimes de l’Amiante (A.D.D.E.V.A) regroupe neuf secteurs en Loire-Atlantique. Au Croisic, elle est dirigée par Gérard Deslandes, assisté de Patrick Hamon et d’une équipe de huit bénévoles.

Une deuxième famille pour les victimes

L’A.D.D.E.V.A est bien plus qu’une simple association; c’est une seconde famille pour les victimes de l’amiante et constitue le bras armé d’une lutte quotidienne pour faire valoir les droits des travailleurs affectés, tant auprès de l’État que des employeurs. Ses missions comprennent : l’accompagnement dans la rédaction de dossiers médicaux et juridiques, les demandes de préretraites et d’indemnisations, le soutien aux veuves, la gestion des fonds d’indemnisation, et les actions judiciaires contre les entreprises ayant ignoré les conséquences tragiques de l’amiante.

Les défis d’une lutte obstinée

La bataille des travailleurs victimes de l’amiante est acharnée et motivée par le nombre croissant de ceux qui perdent la vie prématurément. « Nous avons une espérance de vie réduite de 10 à 20 ans par rapport aux autres travailleurs », souligne Gérard Deslandes. Récemment décoré de l’Ordre National du Mérite, il fait preuve d’une grande réserve concernant les souffrances liées aux décès : plaques pleurales, épaississements pleuraux, divers cancers tels que ceux du larynx et cancer bronco-pulmonaire, mésothéliome et adénome carcinome. Gérard est bien informé. En plus de ces douleurs physiques, il existe également des souffrances morales : anxiété, handicap au quotidien, fatigue, etc.

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Promouvoir le départ anticipé à la retraite

Le combat de l’A.D.D.E.V.A consiste à faciliter le départ anticipé des travailleurs en retraite. « Nous commençons par établir des dossiers pour la reconnaissance des maladies professionnelles. Une fois reconnues, ces personnes peuvent prétendre à une retraite dès 50 ans, à travers ce que l’on appelle l’ACAATA. Par la suite, elles peuvent être indemnisées via le fonds spécial créé en 2002, le FIVA. Cependant, cette procédure est complexe et nous faisons face à des oppositions », explique Gérard Deslandes. En collaboration avec Patrick Hamon, ils représentent l’association au niveau national (ANDEVA). Gérard est même membre du conseil de surveillance du fonds ACAATA.

Un réseau de bénévoles engagé

Il n’y a pas de salariés à l’A.D.D.E.V.A, seulement des bénévoles, au nombre de 200 dans le département. « Depuis 2002, nous avons traité 800 dossiers dans ce secteur et, ces huit dernières années, nous avons réussi à faire partir des milliers de personnes en préretraite », affirment Gérard et Patrick, tous deux également victimes de l’amiante. L’association assiste aussi les ayant droit après le décès d’un proche pour qu’ils puissent être reconnues en tant que victimes et indemnisées. « Combien de petits-enfants ne verront jamais leurs grands-pères ? », s’interroge Gérard Deslandes.

Un combat permanent contre le système

Le combat n’est jamais aisé face aux instances et à la maladie. « La situation avec les entreprises est bloquée depuis un an. Le gouvernement a ralenti le processus de reconnaissance. Nous sommes également confrontés à des situations où des ouvriers, notamment dans le bâtiment et la mécanique, sont exposés à l’amiante mais n’entrent pas dans le cadre légal. Nous établissons des dossiers malgré cela, même sous pression. Dans ces cas, nous lançons des procédures judiciaires. L’opposition des employeurs est un mur difficile à franchir », explique Patrick Hamon. L’A.D.D.E.V.A reste très active dans la défense des victimes, en maintenant une pression constante. Le 9 octobre dernier, lors d’une mobilisation contre la réforme des retraites, l’association a également manifesté à Paris. « Nous craignons que ces réformes n’affectent les indemnités des victimes », ajoute le président de l’association. Le 19 octobre, une délégation de veuves a rencontré des députés pour faire entendre leur situation. L’A.D.D.E.V.A ne relâchera jamais ses efforts pour obtenir justice contre les entreprises qui ont terni la santé de ses membres : « Nous exigeons que les individus responsables de nos maladies soient tenus pour responsables ! Les patrons aussi doivent rendre des comptes. Bien qu’il y ait eu des progrès, aucun procès n’est prévu avant 2014, y compris pour Valéo », précise Patrick Hamon.

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Ressources et contact

En plus de ses interventions, l’association publie un bulletin semestriel détaillant ses activités et dispose également d’un site internet : www.addeva44.fr. Au Croisic, soutenue par la mairie, l’A.D.D.E.V.A dispose de locaux modernes situés au 4 bis rue du Lin. Les permanences se tiennent les 1er, 3e et 5e mardis du mois de 9 h 00 à 12 h 00, et les 2e et 4e mardis du mois de 14 h 00 à 17 h 00. Vous pouvez contacter l’association au téléphone : 02 40 01 67 74. Pour des informations ou prendre rendez-vous du lundi au vendredi, composez le 06 77 37 93 51 ou écrivez à : addeva44lc1@orange.fr.

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