Une avancée majeure pour le projet SEM-REV
La signature, la semaine dernière, d’une convention pour l’occupation du site de Pen Avel par Michèle Quellard, la maire, et Patrick Chedmail, le directeur de l’École Centrale de Nantes, marque un tournant décisif dans le cadre du projet SEM-REV. Les travaux de réhabilitation des infrastructures vont pouvoir commencer, ouvrant la voie à un site expérimental prometteur pour la production d’énergie houlomotrice.
Les enjeux du projet SEM-REV
Ce projet innovant est soutenu par l’École Centrale de Nantes dans le cadre d’un partenariat avec l’État et la région, avec l’appui du CNRS, de la Région des Pays de la Loire, du Conseil Général et de l’Union Européenne. Le coût total de l’initiative est évalué à plus de 9 millions d’euros.
Le site expérimental SEM-REV, situé à 20 kilomètres au large du Croisic, s’étend sur un kilomètre carré, permettant aux industriels de tester et expérimenter leurs machines houlomotrices. Quatre de ces installations de grande taille, avec des sections émergées de quatre mètres et une immersion d’environ dix mètres, pourront y être déployées. Un bâtiment à terre accueillera un laboratoire et un ensemble d’ordinateurs pour les analyses, soutenus par une équipe de 12 à 15 chercheurs, techniciens et ingénieurs. Un câble, mesurant environ dix centimètres de diamètre, sera enterré pour supporter une capacité de 2,5 Mégawatts.
Pourquoi choisir le Croisic ?
Le choix de l’emplacement au large de la Côte Sauvage n’est pas anodin ; il fournit des conditions d’expérimentation idéales. Comme l’explique Bertrand Alessandrini, directeur du projet : « Nous avons trouvé ici un bon équilibre avec des vagues représentatives pour nos clients potentiels. De plus, le site bénéficie d’une accessibilité d’environ 300 jours par an. » Alain Clément et Hakim Mouslim, respectivement directeur du laboratoire en mécanique des fluides et ingénieur de recherche, soulignent aussi l’importance des études réalisées concernant les vagues, courants et vents. En comparaison avec un site similaire en Écosse, l’accès y est beaucoup plus difficile et les conditions sont plus sévères.
Une localisation avantageuse
Le Croisic bénéficie également de l’existence d’un site quasiment prêt à l’utilisation sur les terrains du conservatoire du littoral, ce qui représente un gain financier pour les promoteurs du projet. Le coût de réhabilitation a toutefois été estimé à 372 000 euros, avec une option de 61 000 euros. Les travaux, s’étendant sur une superficie de 375 m², devraient démarrer dès le mois d’avril.
La convention d’utilisation du site vient d’être signée en mairie, et Michèle Quellard se réjouit de cette avancée après deux ans de préparation. Elle a déclaré que ce projet redynamise ce lieu, le rendant économiquement et socialement profitable tout en respectant l’environnement : « Le Croisic se positionne comme un leader dans la recherche sur les énergies renouvelables et les nouvelles technologies, » a-t-elle ajouté, ouvrant la voie à une nouvelle renommée pour la commune.
Un projet respectueux de l’environnement
L’un des atouts du projet SEM-REV est son impact environnemental réduit. Les travaux à terre seront menés dans le respect d’un site protégé par le conservatoire du littoral. En mer, aucune construction en béton n’est prévue, mais plutôt une technologie d’ancrage maîtrisée. De plus, la zone sera fermée à la navigation et à la pêche, comme l’affirme Patrick Chedmail : « Nous avons consulté en premier les pêcheurs et avons pris le temps d’expliquer le projet avec pédagogie. » La pose du câble se fera également de manière écologique grâce à un robot taupe qui l’enterrera à une profondeur de 2,40 à 10 mètres, permettant ainsi une connexion entre le site et le réseau de distribution ERDF.
Comparaison avec l’éolien offshore
Les concepteurs du projet rejettent toute opposition avec l’éolien offshore et parlent plutôt de complémentarité : « Nous devons développer toutes les technologies durables. Les éoliennes dominent actuellement, mais dans 20 ans, d’autres technologies, comme les houlomotrices, pourraient s’imposer, » explique Bertrand Alessandrini. Actuellement, environ une centaine de machines peuvent être testées au Croisic, dont une dizaine devraient être expérimentées dans un futur proche. Un premier contrat a déjà été signé avec Single Buoy Mourring, attestant du potentiel du site. L’École Centrale de Nantes utilisera également cet espace pour former ses étudiants et futurs ingénieurs-chercheurs remarking : « Il est essentiel de rester en avance pour anticiper les besoins futurs sur les 10 prochaines années. »
Suivi du projet
Une enquête publique est actuellement en cours pour la partie du projet située à terre. Les détails sont accessibles en mairie, et un site web sera bientôt mis en ligne pour suivre les avancées et fournir des renseignements techniques relatifs au projet.