Que pensez-vous de la situation à l’hôpital ?
« Le projet consiste à fusionner l’hôpital du Croisic avec celui de Guérande pour créer un hôpital intercommunal. Nous avons la sensation que les services attrayants seront transférés à Guérande, laissant Le Croisic comme un simple hospice, voire un mouroir. De plus, les personnes âgées ont souvent des difficultés à se rendre à Guérande. Il me semble, et c’est également le ressenti des habitants du Croisic, que l’hôpital est en train d’être progressivement dépouillé de ses deux pôles ; la maison de retraite va fermée, et une nouvelle aile est prévue pour la remplacer. Le directeur explique que c’est inévitable en raison du faible nombre de médecins libéraux, mais il n’y en avait qu’un qui est parti sans trouver de remplaçant. Nombre de médecins approchent de la retraite, mais il ne faut pas voir cela trop pessimiste. Je peine à saisir pourquoi si trois ou quatre médecins salariés sont disponibles dans le pôle intercommunal, un ou deux ne peuvent pas être présents au Croisic. Il semblerait que les médecins de Guérande hésitent à venir, pourquoi ? La communication de la mairie devrait être améliorée, tant avec les élus qu’avec le public. Cette absence de transparence donne l’impression que des informations sont dissimulées… »
Quelques mots sur la maison médicale ?
« Ce projet est prévu à l’entrée de la ville, à la place de l’ancien garage Blanchard. L’objectif est de déplacer les activités médicales déjà présentes au Croisic. Je trouve regrettable que ce projet ne soit pas plus ambitieux quant à la construction d’espaces supplémentaires pour attirer d’autres spécialistes. Un budget de 750 000 € a déjà été alloué, mais, avec le Grenelle 2 nécessitant des études sur la pollution et l’excavation des cuves, il serait judicieux de connaître le coût total de ce projet. »
Et concernant la vente du patrimoine ?
« C’est un sujet qui me tient à cœur. Le Croisic possède un patrimoine vaste mais en mauvais état, comprenant la salle des fêtes, la salle Jeanne d’Arc, et l’ancien Office de Tourisme. Vendre une partie de ce patrimoine pour financer des constructions et des rénovations, je peux l’accepter. Ce qui choque les habitants, c’est l’annonce par le maire de vendre 80 % voire 100 % du patrimoine en seulement 8 mois. La réflexion est impérative. Par exemple, pour l’hôtel d’Aiguillon, les travaux nécessaires sont coûteux, mais nous aurions pu choisir de louer les locaux et utiliser les revenus locatifs pour la rénovation, plutôt que de les laisser inoccupés. Malheureusement, le budget ne prévoit pas d’investissements pour les bâtiments municipaux. C’est très déplorable. »
Quel est l’objectif de l’argent obtenu ?
« Un terrain a été acquis il y a des années pour y établir un bassin d’eaux pluviales. Suite à la modification du PLU, ce terrain est devenu constructible, et la majorité a décidé d’y construire un Forum. Actuellement, nous constatons une diminution de la population en raison des prix des terrains. La mairie aurait pu envisager de bâtir des logements pour permettre aux jeunes de rester dans la région. Certes, la majorité a des projets, mais quand les jeunes partent, ils ne reviennent pas ! Je crois que nous allons trop vite : les études pour le Forum ne sont pas encore réalisées, et on commence déjà à penser au financement. Il manque une certaine structuration ! Personnellement, j’aurais opté pour une autre localisation du Forum, par exemple en démolissant la salle des fêtes pour construire sur cet espace. »
Comment la SEM va-t-elle fonctionner depuis sa mise en place le 1er janvier ?
« Notre vision doit impérativement évoluer avec les changements du monde. Nous avons eu plusieurs réunions à ce sujet à la mairie, et souvent, nous partageons le même point de vue. Le nombre de bateaux et d’acheteurs est en déclin, c’est un fait, car seules deux criées, à Lorient et aux Sables d’Olonne, fonctionnent adéquatement. Pour les pêcheurs, il est plus lucratif d’aller là-bas, et nous ne pouvons pas leur en vouloir. La SEM sera chargée de gérer et sans doute d’étudier comment remplir les places vacantes au port : si ce ne sont pas des pêcheurs, ce seront des plaisanciers. L’objectif n’est pas de transformer le port en un port de plaisance, mais de lui permettre d’évoluer. Il est essentiel de laisser la SEM accomplir son travail, et d’ici la fin de l’année, nous devrions recevoir des informations sur ce qui est faisable et ce qui fonctionne. »