Batz Citoyenneté Solidarité : redonner une voix aux citoyens actifs

Batz Citoyenneté Solidarité : redonner une voix aux citoyens actifs

Fondée en 2001 suite à l’élection municipale de Danielle Rival, l’association Batz Citoyenneté Solidarité est en passe de fêter ses 10 ans sans représentant au conseil municipal. Cependant, cela n’implique pas qu’elle soit inerte ou inaudible.

La complexité du scrutin municipal

Il est fréquent que le citoyen ne soit pas conscient de la façon dont le vote se déroule lors d’élections municipales dans des localités de moins de 3 500 habitants : il s’agit d’un scrutin de liste plurinominal. En 2008, malgré un score de 46,54 % des voix, aucun membre de la liste de gauche n’a pu accéder au conseil municipal à Batz-sur-mer. Cette situation n’a pas empêché l’association, fidèle à ses valeurs, de se concentrer sur des questions de démocratie locale. Elle a ainsi organisé des cafés citoyens abordant des sujets tels que l’urbanisme, la démographie, et la vie associative, ainsi que des conférences-débats sur la décentralisation dans la commune.

Aujourd’hui, l’association critique la municipalité pour son manque de transparence. Batz Citoyenneté Solidarité éprouve de vraies difficultés à obtenir des informations de la mairie, la qualifiant de « volonté délibérée de la part de la mairie » selon ses membres. Le Président Bernard Bolo et le secrétaire Jean Mesnager soulignent aussi qu’ils ont souvent demandé la suspension de séance pour discuter de sujets cruciaux lors des conseils municipaux, mais leurs demandes ont systématiquement été rejetées. Certains membres de la municipalité semblent aller jusqu’à affirmer que « votre avis n’a pas d’importance, nous sommes ceux qui décidons ».

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Des préoccupations sociales et éducatives

Un autre point de discorde concerne l’implication des jeunes dans la commune. D’après Batz Citoyenneté Solidarité, la population jeune est en déclin, illustré par la fermeture de trois classes dans les deux écoles de la ville. En se penchant davantage sur les questions scolaires, Jean Luc Favreau, membre de l’association, mentionne un incident survenu lors d’une réunion du conseil d’école le 18 novembre : malgré des dates fixées depuis mi-septembre, aucun représentant de la mairie n’était présent, illustrant un désintérêt flagrant pour les parents d’élèves. Cette réunion portait sur des sujets qui nécessitaient justement une présence municipale.

Disputes autour du périscolaire

Sur la question du transfert de l’accueil périscolaire, Jean Luc Favreau déclare que « la question n’a pas été discutée lors du conseil d’école en juin 2011. Actuellement, la mairie ne respecte pas les lois en vigueur. Pour permettre une utilisation municipale des locaux, l’école aurait dû être désaffectée conformément à la loi du 22 juillet 1983 ». Cet article permet aux collectivités locales d’organiser des activités éducatives dans les établissements scolaires après consultation appropriée, mais cela semble avoir été négligé par la mairie.

stratégie du restaurant scolaire

Concernant le nouveau restaurant scolaire, qui a ouvert récemment, l’association a décidé de boycotter son inauguration, malgré le consensus sur la nécessité de rénovations. Elle considère que le nouvel aménagement est trop exigu. Alors que les élèves des deux écoles de Batz-sur-mer pouvaient autrefois partager des repas, la structure actuelle ne peut plus accueillir tous les enfants, créant une ségrégation entre les écoles. En outre, les repas sont désormais servis sous forme de self-service, ce qui, selon Bernard Bolo, impose une pression indue sur les enfants pour qu’ils mangent rapidement, ce qui n’est pas bénéfique pour leur santé.

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Un immobilisme concernant le logement social

L’association critique fortement une communication trompeuse sur l inexistence d’une véritable politique sociale. En ce qui concerne le projet de la ZAC de la Pigeonnière, l’association le qualifie de « faux encouragement pour l’installation des jeunes », avec le SCOT affirmant que la population de seniors solvables est favorisée. Batz Citoyenneté dénonce le manque d’initiative de la mairie depuis le premier mandat de Danielle Rival sur la question, soulignant que le projet de la Pigeonnière reste en suspens. L’association craint que la municipalité privilégie les intérêts privés en cédant des biens immobiliers, ce qui affine sa souveraineté territoriale aux mains du promoteur Ataraxia. D’après Bernard Bolo, « le dossier n’avance pas, et en dépit des promesses, les logements ne sont pas près d’arriver ».

La question de la dépendance et de l’accessibilité des structures

La situation de la maison de retraite suscite également des inquiétudes, Batz Citoyenneté Solidarité affirmant qu’elle ne sera pas financièrement accessible à tous. En tant qu’établissement privé, ses tarifs sont prohibitifs pour une partie de la population âgée. Une étude faite par Orpéa, un acteur majeur dans le domaine de la dépendance, pointe vers une clientèle qui n’inclura probablement pas les résidents de Batz-sur-mer. L’association entend soulever ce sujet durant les prochaines élections si aucune amélioration n’est constatée.

Inquiétudes sur la fiscalité et ses effets

La récente loi de finances 2010 a modifié le système de taxation des habitations, conférant aux communes le pouvoir de percevoir uniquement la taxe d’habitation. Batz Citoyenneté Solidarité signale que bien que la municipalité ait gelé la fin de l’abattement forfaitaire pour 2011, elle conteste ce système, le jugeant injuste car il ne tient pas compte des ressources des foyers. Cette nouvelle taxe pourrait entraîner une augmentation d’environ 10 € par foyer.

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