Festival de la Page à l’Image : La Magie des Livres Éclairée
Du texte à l’image, d’un point de départ à un point d’arrivée, les mots sur le papier se transforment en performance théâtrale… Le festival au Croisic a su échapper à des raccourcis simplistes. C’est probablement ce qui en fait son succès. Ce n’est pas uniquement une Fête du cinéma, mais aussi une grande fête dédiée aux livres, où l’un n’éclipse pas l’autre. Le succès des lectures, qui se déroulent chaque soir à 18 heures au bar Le Skipper, en est la preuve. Ces œuvres, brillamment incarnées par des acteurs-lecteurs, offrent des perspectives variées dans l’interprétation et dans l’émotion dégagée par les mots. Ce vendredi, Michel Valmer a époustouflé le public avec une lecture de « Elle s’appelait Sarah », devant une salle pleine.
Un Événement Culturel Bien Ancré
Depuis plusieurs années, des comédiens, qu’ils soient professionnels ou amateurs, sont invités par le festival à offrir des séances de lectures publiques. Tout cela est orchestré avec brio par l’association culturelle « Arts et Balises ». Dans un café à l’ambiance maritime et conviviale, les livres prennent vie et se transforment d’objets en œuvres vivantes. Michel Valmer exprime son bonheur face à ces séances de lecture en espaces publics : « C’est comme à la bibliothèque municipale où j’ai grandi. J’apprécie d’y aller car c’est un lieu ouvert à tous et l’art devrait appartenir à tout le monde ».
Un Appel à la Culture Partagée
Lors de son introduction, devant une salle comble, le comédien professionnel plaide pour le partage universel de la culture : « Nous devons nous adresser à la jeunesse ! Il est essentiel de lui donner l’envie de plonger dans un livre et de l’explorer à fond ». Il poursuit avec une citation : « Un livre écrit dans une langue raffinée nous semble toujours en dehors de notre maîtrise. Il nous invite à rêver, emportés par une langue méconnue. Et il faut se poser les questions suivantes : Que dit le mot que nous ne percevons pas ? Qu’est-ce qui réside derrière un mot ? »
Une Lecture Émouvante
Ce vendredi, accompagné de deux lectrices, parmi lesquelles Françoise Audonnet, Michel Valmer a lu un large extrait de « Elle s’appelait Sarah » de Tatiana De Rosnay. S’il fallait une explication pour justifier l’émotion ressentie lors de l’interprétation, il confie : « C’est une histoire bouleversante. En lisant le livre, j’ai littéralement pleuré comme un enfant ». Il est en effet difficile de rester insensible lorsqu’on entend le récit de cette petite fille, pétrifiée par la peur lorsque les gendarmes frappent à sa porte au matin de la rafle du Vel d’Hiv. Grâce à la puissance de sa voix, ses gestes, ses regards, et les intonations de son discours… la petite fille prend vie, là, dans un coin du bar.
