Énergie éolienne en mer : un débat économique et environnemental selon le Collectif de Protection de la Mer

Énergie éolienne en mer : un débat économique et environnemental selon le Collectif de Protection de la Mer

Les membres du Collectif de la Mer estiment que « les parcs éoliens offshore représentent un déséquilibre inacceptable entre les bénéfices et les inconvénients ». Rémy Gautron, président de la Fédération Presqu’île Environnement de Guérande, et d’autres membres comme Claude Lhorty de La Baule, Jean-Philippe Gallon du Pouliguen et Alain Doré de Pornichet, ont récemment organisé une conférence de presse pour exposer leurs préoccupations concernant ce projet. Ils soulignent que sur les plans social, économique et écologique, celui-ci ne met pas en lumière les véritables enjeux et contraintes.

Des consultations jugées insuffisantes

Comme souvent, le Collectif regrette l’absence de consultation des acteurs locaux et usagers de la mer concernant le choix du site du Banc de Guérande. Ils ont cependant eu l’occasion de s’exprimer récemment auprès du député Christophe Priou, mais leur insatisfaction est palpable : « Il ne nous a fourni aucun contre-argument ! Il évoque principalement la pression démographique et la nécessité de produire de l’électricité, mais le rôle des élus est d’avoir une vision à long terme ! » Les membres du Collectif prévoient d’interpeller les candidats aux prochaines élections cantonales, les maires des zones côtières et Cap Atlantique.

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Secrets et inquiétudes autour du projet

Concernant les études et consultations entourant ce projet, le Collectif déplore un manque de transparence. « Le développeur Nass and Wind annonce mener des études et consultations… mais souhaite les garder confidentielles ! Ils sollicitent des contacts, mais répondent à peine, sauf au Comité des pêches du Croisic. Ce dialogue est-il réellement engagé ? Quels retours avons-nous ? Nous aimerions en savoir plus ! » indique le Collectif.

Une alternative énergétique à considérer

Bien que le Collectif précise que s’opposer à l’éolien ne signifie pas soutenir le nucléaire, ils soulignent que la France parvient largement à garantir son indépendance énergétique sans émissions de CO2, ce qui laisse penser qu’il n’y a pas d’urgence à se lancer dans des projets éoliens de grande envergure.

Des impacts environnementaux préoccupants

Pour le Collectif, l’implantation d’un parc éolien aurait des répercussions désastreuses sur l’environnement et les écosystèmes. Le site envisagé empiète sur la zone Natura 2000, adjacente au Plateau de la Banche, qui est particulièrement riche en biodiversité. Concernant les travaux, ils préviennent : « Des effets sur la turbidité de l’eau, des destructions causées par les fondations, et un éloignement souvent durable de nombreuses espèces nobles et migratrices sont à prévoir, en plus de la dégradation des fonds marins et de la qualité de l’eau ». Le Collectif souligne également que ces travaux pourraient entraîner une détérioration significative sur l’ensemble de la côte entre Pornichet et Le Croisic. Par ailleurs, pour le démantèlement : « Les dommages pourraient être pires que ceux causés par les travaux de construction ! Seules quelques pièces pourraient être recyclées, que deviendront les autres ? »

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Les effets à long terme à prendre en considération

Le collectif insiste également sur les impacts négatifs durant la phase d’exploitation :

  • Courants marins : « Les études doivent encore être réalisées, mais il est évident qu’une telle structure pourrait causer des perturbations majeures dans le schéma et le comportement des courants marins ».
  • Sécurité maritime : « Pour des raisons de précaution, il est envisageable que l’ensemble de cette surface (90 km²) puisse être proscrite à toute navigation ».
  • Impact sur la faune : « Les bruits générés par les pales, transmis sous l’eau, pourraient provoquer l’éloignement définitif de nombreuses espèces, des daurades aux saumons, en passant par les dauphins et les marsouins, qui sont sensibles à ces perturbations, laissant la place à des espèces moins prisées ».
  • Visibilité : « Le parc éolien altérerait la beauté des paysages marins, en particulier vu depuis la Côte Sauvage, ce qui représenterait une menace pour le tourisme, un pilier fondamental de l’économie de la Presqu’île ».

Enfin, Alain Doré conclut avec un argument percutant : « En période de grand froid, il n’y a pas de vent. C’est souvent à ces moments critiques que la demande énergétique est la plus forte ». De plus, la production d’énergie en mer nécessite des infrastructures terrestres pour transporter l’électricité, entraînant ainsi la création de lignes Très Hautes Tensions, financées par l’État.

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